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Marc en Laponie
7 novembre 2016

Les Samis.

Bonjour à toutes et tous,

Encore une belle journée, ballade d'une heure sur les trottinettes sur le lac gelé avec Tuula, visite de sa ferme avec un couple d'Américains et en fin d'après midi nous sommes partis à Ivalo pour la projection d'un documentaire sur l'extermination d'une partie de la culture Sami pendant la seconde guerre mondiale . ( J'y reviendrai).

Avant hier soir j'ai mangé ce que nous appelons la sanguette en Auvergne (sang de poulet ou de moutons) mais ici tout est à partir du renne, donc sanguette de renne et hier soir soupe de renne.

Donc pour aujourd'hui un peu plus d'information sur les Samis.

A quand peut être fixée l’origine de l’histoire des Samis, le peuple autochtone ayant initialement vécu sur le sol finlandais ? Pour le savoir, il faut remonter 12.000 ans en arrière, à une époque où l’épais manteau de glaces qui s’étendait sur la Finlande actuelle commença à fondre, jusqu’à ce qu’une fois de plus au cours de l’histoire de la planète, la terre se trouve exposée au soleil.

Les glaces une fois disparues, le soleil se mit réchauffer les sols, ce qui permit aux végétaux de pousser : les végétaux attirèrent des animaux, et ceux-ci attirèrent à leur tour des hommes. C’est ainsi que commença l’histoire de la Finlande et celle de la peuplade ancienne qui prit par la suite le nom de Samis.

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Des Samis posent devant l’objectif, délaissant un instant leurs tâches ; cette photo est aujourd’hui considérée comme un document historique. Photo : Maantieteen Retkikunta/Encyclopaedia of Sámi Culture

Les premières preuves de la présence humaine sur l’actuel territoire de la Finlande, localisées au sud-est du pays, datent d’il y a environ 10.500 ans. A la faveur de la fonte des glaciers, le phénomène s’étant amorcé sur les côtes pour gagner progressivement l’intérieur des terres, la voie se trouva libre pour les migrations humaines, avec un apport de populations en provenance à la fois de l’actuelle Russie et de ce qui est aujourd’hui la Norvège.

Même si la vie était rude du fait du climat arctique, ces premiers humains s’adaptèrent bien à leur environnement. Vêtus de peaux de bêtes, ils observaient un mode de vie mobile en s’abritant soit sous des tentes évocatrices des tipis, soit dans des abris creusés dans le sol que ces hommes recouvraient de mottes de tourbe, de peaux ou de lamelles d’écorce de bouleau.

A l’intérieur des terres, ces premiers habitants chassaient le renne sauvage, l’élan, l’ours, le lièvre, le castor et le gibier à plumes, tandis qu’au large des côtes, ils pratiquaient la pêche au phoque, à la baleine et au morse ; en mer comme dans les rivières, ils pêchaient le saumon, le brochet, le corégone et la perche, et pendant la saison chaude, ils cueillaient myrtilles, baies de camarine et mûres sauvages.

Des rennes en abondance

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Des Finlandais du Nord réunis pour assister à l’encerclement d’un troupeau de rennes. Les Samis pratiquent l’élevage des rennes depuis des centaines d’années. Photo : Kaisa Siren/Lehtikuva

La population autochtone de Finlande aujourd’hui connue sous le nom de Samis descend de ces tout premiers habitants, dont l’origine pourrait remonter selon certaines théories à 4000 ans voire plus.

L’émergence de l’agriculture se traduisit par l’adoption d’un mode de vie sédentaire pour un certain nombre de tribus historiquement présentes sur le sol finlandais. Ceux de ces hommes qui firent le choix du travail de la terre eurent tendance à refluer vers le sud du pays, tandis que les autres, qui ont fini par former les Samis d’aujourd’hui, restèrent fidèles à leurs habitudes de chasseurs-cueilleurs, s’établissant définitivement dans le nord.

Ce sont les rennes qui ont probablement fourni la ressource vitale la plus importante aux populations samis, qui passèrent des milliers d’années à chasser ce gibier au milieu des étendues sauvages en se servant d’armes ou de pièges. A la longue, ces chasseurs finirent par s’organiser pour exercer un contrôle sur les troupeaux, protégeant les rennes des prédateurs et prélevant un certain nombre d’animaux en fonction de leurs besoins alimentaires.

Parallèlement, ils entreprirent de domestiquer une partie des cervidés pour en obtenir du lait ou s’en servir comme moyen de transport, et c’est ainsi qu’au 15ème siècle déjà, toute une vaste économie basée sur un mode d’élevage des rennes systématique était présente en Laponie.

Des défis nouveaux

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Le président Sauli Niinistö (en bas à g.) et son épouse Jenni Haukio (en haut à d.) visitent le Centre Culturel Sajos. Photo : Jouni Kela/Lehtikuva

Les Samis ne retiraient pas seulement leur subsistance de l’environnement : ils entretenaient aussi une relation spirituelle avec les éléments naturels, qu’ils considéraient comme autant d’entités vivantes et conscientes avec lesquels ils pensaient avoir vocation à coexister au sein de la grande famille terrestre.

C’est dans cet esprit que vécurent les Samis jusqu’au 17ème siècle, période à partir de laquelle les royaumes de Suède et de Danemark ainsi que la république de Novgorod entreprirent de coloniser les terres situées le plus au nord du continent européen. Des terres et une franchise d’impôt furent alors accordées à différentes populations extérieures à la sphère sami, venues s’installer dans ces régions septentrionales reculées à partir du sud de la Finlande ainsi que d’autres régions plus urbanisées.

L’un des aspects très révélateurs de cette première vague de colonisation fut la décision de faire payer l’impôt aux Samis, d’ailleurs soumis dans certains secteurs de la Laponie à l’autorité administrative de trois Etats différents. Egalement, il faut noter que la christianisation fut un autre aspect dont l’influence fut importante au cours de cette même période.

Peu à peu, des frontières se constituèrent, si bien que les terres furent démembrées et réparties, d’où une difficulté accrue pour le peuple sami à maintenir son patrimoine culturel ainsi que les langues qui se pratiquaient au sein de leur communauté. L’assimilation suivit alors son cours : les Samis intégrèrent le système scolaire mis en place par le pouvoir central, les membres de la communauté devenant dès lors partie prenante de l’économie finlandaise et relevant désormais des lois de la Finlande, cette mutation ayant conduit graduellement un grand nombre d’entre eux à perdre en partie leur culture particulière.

L’importance de la langue et de la terre

Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, la culture sami connut une régénérescence grâce à l’initiative de la communauté sami elle-même, qui demanda et obtint de se voir reconnaître le statut de nation à part entière au milieu de l’ensemble des habitants de la Scandinavie.

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Devant le Centre Sajos, à Inari, deux femmes sami en costumes traditionnels d’Enontekiö (g.) et de Karigasniemi. Photo : Martti Kainulainen/Lehtikuva

Les défenseurs de la nation sami ont déployé des efforts considérables pour que la langue sami accède au statut de langue officielle, de même qu’ils ont mené un combat vigoureux pour obtenir la restitution de leurs terres ancestrales, cette dernière démarche ayant par ailleurs reçu le soutien de l’ONU. S’agissant du statut linguistique, les efforts entrepris se sont révélés payants dans une assez large mesure, les différentes langues sami bénéficiant aujourd’hui d’une reconnaissance officielle dans trois municipalités du Grand Nord finlandais.

Cependant, il s’est avéré plus difficile pour les Samis de faire reconnaître leurs droits territoriaux autochtones du fait de l’opposition des habitants de la Laponie non membres de la nation sami, qui ont pu craindre de perdre leurs droits sur les terres qu’ils exploitent. Cette question reste aujourd’hui encore en suspens au sein du Parlement finlandais.

Aujourd’hui, les Samis demeurent une réalité incontournable de l’ensemble des sociétés d’Europe du Nord, puisque cette communauté vit essentiellement dans une vaste région qui couvre le nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie, avec une population qui dépasse les 100.000 habitants, dont 7500 environ sont établis à l’intérieur des frontières finlandaises.

Le point le plus important est peut-être que les Samis disposent de leur propre Parlement depuis 1996. De même que les Samis furent les premiers arrivants sur le sol finlandais, on peut penser qu’un jour, quand le climat connaîtra un nouveau refroidissement et que la grande calotte glaciaire d’autrefois reviendra recouvrir l’ensemble des terres, ces hommes seront aussi les derniers à quitter le Grand Nord.

Par Andy Kruse

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Commentaires
L
Bonjour Marc,<br /> <br /> Super intéressant l'origine du peuple Sami, merci de nous faire découvrir leur histoire.<br /> <br /> Bonne journée à toi.<br /> <br /> Bises
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G
Bonjour Marc,<br /> <br /> Merci pour cette documentation très fournie sur ce peuple qu'on connaît mal.<br /> <br /> Bonnes promenades en trottinette et bonne découverte des différents menus à base de renne. La sanguette de renne a-t-elle le même goût que la sanguette de poulet ?<br /> <br /> Bise
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